Les autorités congolaises ont adressé un ultimatum de sept jours aux organisations non gouvernementales (ONG) de droit étranger, signataires d’un accord de siège avec la République démocratique du Congo (RDC), pour s’identifier auprès du ministère des Affaires étrangères, a rapporté mercredi l’agence de presse officielle. « Le ministère des Affaires étrangères et Francophonie détient l’exclusivité de l’octroi des accords de siège et par conséquent de leur identification et leur évaluation. Pour permettre au gouvernement de la République à assurer son appui et sa protection, il va falloir que chaque ONG de droit étranger ayant signé un accord de siège soit identifiée endéans sept jours, de même que leurs représentants », a déclaré mardi la directrice des Affaires juridiques et contentieux, Marie Bakatula Nzuzi, à l’occasion de la journée portes ouvertes aux ONG détentrices d’un accord de siège, a précisé l’agence congolaise de presse (ACP), reçue à Bruxelles.
La déclaration de Marie Bakatula Nzuzi
« Vous avez signé un accord de siège avec le gouvernement qui vous accorde des avantages, des privilèges et quelques immunités. Il faudrait qu’en contrepartie les actions soient positives et appréciées d’une part par les bénéficiaires et d’autre part par notre gouvernement, tout en veillant au respect des lois de la République », a souligné Mme Bakatula.
Elle a rappelé des abus commis par des ONG, qui ont poussé le gouvernement à restreindre les activités des organisations de droit étranger dans l’est de la RDC.
Ces incidents, a-t-elle affirmé, ont pu être gérés grâce à la vision du président Félix Tshisekedi qui préconise le dialogue entre différents partenaires de la République.
Cette intention de procéder au « contrôle » des organisations humanitaires internationales opérant en RDC – et particulièrement dans l’est troublé du pays – avait été évoqué le mois dernier par le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication et porte-parole de gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. Il avait évoqué des rapports qui renseignent une dérive sécuritaire » chez « certaines institutions humanitaires opérant en RDC ».
Il est « inadmissible », avait dit M. Muyaya, « qu’il existe des connexions anormales soit dans les sources de financement, soit dans la supervision de certaines ONG par du personnel expatrié ayant un passé militaire ou paramilitaire qui donne matière à suspicion légitime quant au risque réel que certaines ONG, sous couvert d’activités humanitaires, s’adonnent ou contribuent à des actions de subversion sur le territoire national ».
Des dizaines d’organisations humanitaires internationales sont présentes en RDC, surtout dans l’est du pays, en proie à des violences depuis près de trente ans, avec des rébellions sans fin et des drames humanitaires à répétition.