Trois jours après l’arrestation par la police de Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique et du site Actualitécd en République démocratique du Congo, les protestations et appels à la libération du journaliste se sont multipliés lundi à Kinshasa.
Stanis Bujakera est accusé de « propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations pour un article publié par Jeune Afrique mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre Chérubin Okende », a précisé le site congolais d’information Actualité.cd, dont il est directeur adjoint de publication.
L’article diffusé fin août, qui n’était pas signé de Stanis Bujakera, se basait sur une note confidentielle présentée comme émanant des services de renseignements civils (l’ANR), note dont les autorités congolaises ont ensuite assuré qu’il s’agissait d’un faux document.
Interpellé vendredi soir à l’aéroport de NDjili à Kinshasa, alors qu’il s’apprêtait à partir à Lubumbashi (sud-est), Stanis Bujakera, également correspondant de l’agence Reuters, a été retenu durant trois jours dans les locaux de la police avant d’être présenté au parquet lundi en fin de journée.
“Le journaliste n’a pas été libéré”
Il est « sous mandat d’arrêt provisoire » et reste « à la disposition du parquet », a déclaré à la presse son avocat, Me Hervé Diakiese, après l’audition du journaliste. « Je reste là », avait auparavant lancé Stanis Bujakera à ses confrères présents sur place.
Depuis le début du week-end, plusieurs ambassades (Belgique, France, Etats-Unis, Suisse, UE, Espagne…) se sont inquiétées de cette arrestation d’un journaliste, à un peu plus de trois mois des élections générales prévues le 20 décembre.