Dossier Salomon Kalonda : les avocats belges persona non grata

RDC : Dossier Salomon Kalonda : les avocats belges persona non grata

Salomon Kalonda, le conseiller spécial de Moïse Katumbi, est toujours enfermé dans la prison militaire de Ndolo depuis près de 120 jours. Ses avocats belges n’ont pas reçu le visa qu’ils avaient demandé pour aller assister leurs collègues congolais.

Le 30 mai dernier, les militaires congolais ont précédé à un véritable kidnapping en fin de matinée sur l’aéroport de N’djili. Leur cible : Salomon Kalonda, le conseiller spécial de Moïse Katumbi qui s’apprêtait à grimper dans le jet qui devait le ramener à Lubumbashi.

Salomon Kalonda est détenu à la prison militaire de Ndolo. L’homme apparaît de plus en plus comme un prisonnier politique entre les mains du service de renseignement militaire (Demiap) sous le commandement du général Christian Ndaywell.

Rendez-vous le 18 septembre

Le collectif des avocats congolais prépare sa prochaine audition programmée pour le lundi 18 septembre.

Ces avocats belges, Alexis Deswaef et Dimitri de Beco, avaient annoncé leur intention de se rendre en RDC lors de leur conférence de presse tenue le 13 juillet dernier à Bruxelles.

Aucun motif n’a été donné par les autorités congolaises pour « justifier » ce refus.

« En nos qualités d’avocats, nous avions demandé un visa le mois dernier. Pour pouvoir assister notre client Salomon Kalonda devant la Cour militaire », confirme alexis Deswaef. L’avocat poursuit en expliquant que leur client doit comparaître « ce lundi 18 septembre. On nous a officiellement communiqué un refus de visa. Les autorités congolaises dénient à Salomon Kalonda d’organiser sa défense. En refusant à ses avocats belges de venir le défendre aux côtés de ses avocats congolais. Ce refus traduit la peur des autorités congolaises. Le président Tshisekedi de 2023 a oublié toutes les revendications de l’opposant Tshisikedi de 2018. Il les a même reniées en revendiquant récemment des atteintes aux droits humains et des arrestations arbitraires. C’est ce que vit actuellement Salomon Kalonda, en prison depuis bientôt 120 jours. Nous allons continuer le combat pour la justice et les droits de Salomon Kalonda, prisonnier politique en RDC. »

La justice malmenée

Décidément, la justice est bien mal menée en RDC. Ce refus survient en effet alors qu’un journaliste a été arrêté à la veille du week-end. Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique et cadre du site congolais Actualité.cd est poursuivi pour « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations », en relation avec un rapport attribué à l’Agence nationale de Renseignements (ANR) sur l’assassinat de Chérubin Okende, député et porte-parole du parti Ensemble pour la République, la même formation politique que Salomon Kalonda qui défend la candidature de Moïse Katumbi.

Deux mois jour pour jour après l’assassinat de Chérubin Okende. Le dossier paraît complètement enterré malgré les promesses de transparence du pouvoir congolais.

La communauté internationale qui a longuement fermé les yeux sur les dérives du régime Tshisekedi semble sortir de sa léthargie. Le massacre de civils perpétré à Goma le 30 août par la garde républicaine associé à tous les faits cités préalablement ont fini d’user la patience de bien des chancelleries à quatre mois d’une élection présidentielle déjà bien compromise.